YESTERDAY'S NEWS |48
- InvitéInvité
t'as toujours eu du mal à faire la course sur la route arc-en-ciel, pom. déjà tout petit, meo te battait à plate couture, toujours là pour beurrer sa victoire dans ta face. l'autre soir, tu pensais t'en sortir, t'avais bu un peu, juste assez pour t'surestimer. ton frère avait déblatéré un truc à propos d'un voyant quelque part sur l'étage, quelques phrases crochues mal articulées à cause des blunts, un déménagement dans la tête, des cartons dans l'entrée. si t'as le don pour te mettre dans des pétrins du genre, t'avais définitivement pas prévu le coup. l'alcool te fait dormir, tu sais pas pourquoi. faque t'étais là, devant la télé avec ta manette dans les mains, en train de piquer du nez. en temps normal, tu t'serais mis en rogne, dans une colère ben grosse. t'aurais tout fait pour péter le pif de meo en guise de diversion. mais là, t'avais du mal à enregistrer ce qu'il se passait. t'as fini dernier à rouler dans l'sens inverse de la course.
— pom, t'es à l'envers.
pom ? tu dors ?
— hm ?
pis tu t'étais levé un peu vite, tu t'étais étalé sur le canapé, tu t'étais relevé et t'avais fini la nuit en travers de ton lit. le lendemain, meo était à la même place sur le canapé, la tête dodelinante et d'la bave sul' menton. tu l'avais réveillé en faisant claquer les casseroles pour le petit déjeuner, et il s'était traîné dehors avec une tasse de café. tu pensais être tranquille. jusqu'à ce qu'il t'envoie un message en te rappelant que t'avais encore perdu à mario kart et que vous aviez encore parié sur un truc débile du genre séance de voyance. t'avais pris quelques semaines à envoyer un mail pour prendre rendez-vous. les piques gamines de meo avaient eu raison de toi.
telle date, telle heure, telle adresse.
t'es en face de la porte, sur le même étage que ton appart' à toi, bizarrement, et tu checkes sur ton cell pour voir si c'est bien là, si tu t'trompes pas. tu cognes trois coups à la porte et t'attends sagement. tu t'passes même une main dans les cheveux, tu te grattes le coin intérieur des yeux pour vérifier si t'as pas des cacas d'yeux. t'as le temps de bailler un coup, de checker encore une fois ton cell. tu te demandes si t'as cogné assez fort. tu lèves le bras pour réitérer ton geste.
— euh... c'est pour la séance de voyance... t'hésites un peu, tu parles assez fort pour que ça porte jusque de l'autre côté, mais t'as pas envie qu'on t'entende dans tout l'immeuble. t'as comme pas tant envie que tous tes voisins savent que tu t'tapes des séances de même en plus des rendez-vous chez le psy. même si, dans l'fond, tes voisins ils sont supposés connaître que ton nom.
— pom, t'es à l'envers.
pom ? tu dors ?
— hm ?
pis tu t'étais levé un peu vite, tu t'étais étalé sur le canapé, tu t'étais relevé et t'avais fini la nuit en travers de ton lit. le lendemain, meo était à la même place sur le canapé, la tête dodelinante et d'la bave sul' menton. tu l'avais réveillé en faisant claquer les casseroles pour le petit déjeuner, et il s'était traîné dehors avec une tasse de café. tu pensais être tranquille. jusqu'à ce qu'il t'envoie un message en te rappelant que t'avais encore perdu à mario kart et que vous aviez encore parié sur un truc débile du genre séance de voyance. t'avais pris quelques semaines à envoyer un mail pour prendre rendez-vous. les piques gamines de meo avaient eu raison de toi.
telle date, telle heure, telle adresse.
t'es en face de la porte, sur le même étage que ton appart' à toi, bizarrement, et tu checkes sur ton cell pour voir si c'est bien là, si tu t'trompes pas. tu cognes trois coups à la porte et t'attends sagement. tu t'passes même une main dans les cheveux, tu te grattes le coin intérieur des yeux pour vérifier si t'as pas des cacas d'yeux. t'as le temps de bailler un coup, de checker encore une fois ton cell. tu te demandes si t'as cogné assez fort. tu lèves le bras pour réitérer ton geste.
— euh... c'est pour la séance de voyance... t'hésites un peu, tu parles assez fort pour que ça porte jusque de l'autre côté, mais t'as pas envie qu'on t'entende dans tout l'immeuble. t'as comme pas tant envie que tous tes voisins savent que tu t'tapes des séances de même en plus des rendez-vous chez le psy. même si, dans l'fond, tes voisins ils sont supposés connaître que ton nom.
- InvitéInvité
yeux disent
Pom & Basileus
« Don't ever think you are nothing. Somewhere along the line, there is going to be someone who thinks you are everything. »
Y a le réveil de son téléphone qui agresse son tympan et lui secoue le cerveau, un grognement de protestation sort de sa bouche, c’est guttural comme de la rocaille qu’on exploserait à la dynamite. Ses yeux tentent un focus sur l’écran pour lire le nom de l’alarme mais rien à faire, y a trop de brouillard opaque dans ses prunelles pour décrypter quoique ce soit. Alors il désactive l’alarme et plonge sa grosse tête dans l’oreiller pendant que Noirette lui grimpe sur le dos et commence à le patouner avec ses longues griffes. Il fait rouler son dos comme une vague pour l’en déloger et il a juste le temps d’entendre un feulement de dédain avant de plonger dans les nimbes. Puis un tambourinement à la porte d’entrée retentit et Basileus relève brusquement sa tête envasée, les yeux collés à la glue et la bouche pâteuse. L’espace d’un instant il se croit encore à South Central et pense que c’est Benitio qui vient lui détruire l’appart’ pour récupérer son fric. Il voit le plafond crémeux et propre, les murs sans lézardes et il se souvient qu’il est dans l’Eastside dans le nouvel appartement. Au moment où la porte cogne à nouveau, Basileus s’étire, il ressemble à un mandrill en furie lorsqu’il baille avec sa mâchoire trop grande. “ C’est pour la séance de voyance.” Là c’est un boulet de canon qui s’emplafonne droit dans le cerveau, la sonnerie de tout à l’heure c’était justement pour pas oublier qu’il avait une séance de prévue aujourd’hui. Il se relève avec la grâce d’un cyclope, attrape les premiers habits à porté de main et se bagarre avec la ceinture pour la faire coulisser dans son jean froissé. Les pieds brouillons et l’allure de clochard qui divague dans la rue, il gagne l’entrée, ouvre la porte et découvre une tête de cocker qui le dévisage avec ses grands yeux humides. “ Entrez.” qu’il répond simplement. Mais lorsque le visiteur entre dans le corridor, Basileus a le teint livide en pensant à l’état du salon. “ Ah attendez, bougez pas, je dois… purifier la salle pour pas brouiller les ondes et… Bref, restez là.” Il le plante là et manque de trébucher sur Lucques qui vient voir ce qui se passe sur son territoire puis s’engouffre dans le salon en refermant la porte derrière lui. Il jette hâtivement les cartons de pizza, sort le balais du placard et balance les poussières sous le canapé, allume l’encens et danse avec le bâtonnet en le faisant valdinguer dans toute la pièce pour camoufler l’odeur de bacon et du fromage. Il attrape le déo qui traine par là et s’en tartine jusqu’à ce que l’odeur de menthe poivrée soit suffisante pour couvrir l’odeur de sueur. “ C’est bon vous pouvez venir.” crie-t-il à travers le salon, il dispose à la va vite les chaises autour de la table de travail et lisse de la main la nappe en velours violet.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
devant la porte, t'attends encore un bon moment, t'écoutes les pas derrière qui s'affolent, tu dis bonjour à un voisin qui s'engouffre dans l'ascenseur et tu joues distraitement avec une craque dans le mur. t'essayes de décoller la peinture comme s'il s'agissait de ta propre peau. tu relèves la tête un peu brusquement quand on t'ouvre. lui, il fait que te jeter un coup d'œil fatigué, toi tu le dévisages longtemps, un peu pris de court, presque charmé. il a la tête lointaine, un air barré, le genre de mec qui oublie d'se lever, qui s'promène capuche relevée dans des épluchures de sweats. tu lui souris, parce que tu sais que sourire, ça, tu sais faire. t'as pas l'goût de te tromper de mot en disant bonjour. tu risques de dire fuck.
— entrez. t'avances, tu te demandes si t'as besoin d'enlever tes chaussures comme tu fais chez ta mamie, tu croises le regard d'un chat et t'es soudain content d'être là.
— ah attendez, bougez pas, je dois… purifier la salle pour pas brouiller les ondes et… bref, restez là.
— les ondes ? mais l'autre file et tu te retrouves tout seul avec des bêtes au ronronnement facile dans le couloir. tu te marres comme un con, parce que tu sais que c'est que des conneries, que les cartes de tarots, ça se trouve il les a acheté sur ebay. t'as pas le choix, c'est d'la faute à meo si t'es là, mais tu t'dis que peut-être... peut-être tu peux relativiser pour une fois. t'entends le voyant te gueuler d'entrer et t'as l'impression qu'il s'en fiche si son cri fait se disperser les esprits ou les bonnes ondes féériques. tu mets ta main sur la poignée et t'entres. ça sent le déo et l'encens jeté au pif dans la pièce. ça sent aussi la pizza et les pieds et tu t'y sens bien, dans cette pièce habitée. tu fais trois pas vers le mec et tu lui tends ta main et un sourire, encore un, tu lui fais les jolis yeux.
— salut, enchanté. pom.
tu fais glisser tes doigts sur la nappe en velours, t'as l'impression de caresser une mer qu'on aurait compressé pour jeter sur une table. pis tu tires une chaise et tu t'assoies, tu t'mordilles les lèvres, comme pour t'empêcher de déblatérer ton sarcasme comme un venin.
— ça marche comment ce genre de séance ? j'ai jamais vraiment fait ça...
faut y croire pour qu'ça marche ? parce que t'es plutôt méga sceptique pour le coup. meo se serait peut-être laissé entraîné par la magie des cartes de tarots, mais meo, il a toujours un spliff dans l'nez, ça compte pas.
— entrez. t'avances, tu te demandes si t'as besoin d'enlever tes chaussures comme tu fais chez ta mamie, tu croises le regard d'un chat et t'es soudain content d'être là.
— ah attendez, bougez pas, je dois… purifier la salle pour pas brouiller les ondes et… bref, restez là.
— les ondes ? mais l'autre file et tu te retrouves tout seul avec des bêtes au ronronnement facile dans le couloir. tu te marres comme un con, parce que tu sais que c'est que des conneries, que les cartes de tarots, ça se trouve il les a acheté sur ebay. t'as pas le choix, c'est d'la faute à meo si t'es là, mais tu t'dis que peut-être... peut-être tu peux relativiser pour une fois. t'entends le voyant te gueuler d'entrer et t'as l'impression qu'il s'en fiche si son cri fait se disperser les esprits ou les bonnes ondes féériques. tu mets ta main sur la poignée et t'entres. ça sent le déo et l'encens jeté au pif dans la pièce. ça sent aussi la pizza et les pieds et tu t'y sens bien, dans cette pièce habitée. tu fais trois pas vers le mec et tu lui tends ta main et un sourire, encore un, tu lui fais les jolis yeux.
— salut, enchanté. pom.
tu fais glisser tes doigts sur la nappe en velours, t'as l'impression de caresser une mer qu'on aurait compressé pour jeter sur une table. pis tu tires une chaise et tu t'assoies, tu t'mordilles les lèvres, comme pour t'empêcher de déblatérer ton sarcasme comme un venin.
— ça marche comment ce genre de séance ? j'ai jamais vraiment fait ça...
faut y croire pour qu'ça marche ? parce que t'es plutôt méga sceptique pour le coup. meo se serait peut-être laissé entraîné par la magie des cartes de tarots, mais meo, il a toujours un spliff dans l'nez, ça compte pas.
- InvitéInvité
yeux disent
Pom & Basileus
« Don't ever think you are nothing. Somewhere along the line, there is going to be someone who thinks you are everything. »
l’espace d’un instant il se sent stupide, voire limité. ses prunelles embrassent la pièce et il ne voit qu’un tableau fictif, une reproduction vendue par un faussaire paumé. rien n’est vrai dans ce salon, ni lui et ses dons de voyance, ni les breloques étalées sur leurs collines couleur améthyste. la vérité, elle réside uniquement dans les relents d’odeurs de mâle célibataire qui flottent dans l’air ambiant. il a presque envie d’annuler la séance, de dire à l’autre garçon de ne pas revenir, et retourner se coucher en continuant à inonder son oreiller d’une flaque de bave. de toute façon il ne peut plus reculer lorsque l’autre rentre dans la pièce et lui tend une main que basil sert un peu trop fort. il s’en veux silencieusement de ne pas réussir à maîtriser la force de ses grosses paluches de brachiosaure maladroit. son regard s’attarde un peu trop sur les iris méthylènes du client, il a un truc dans le fond de ses prunelles miroitantes et basil n’arrive pas à savoir si l’aime ou s’il déteste ça. et ça l’énerve.
_ o.k. amsalem. enfin non basileus. Sa bouche reste encore empâtée et lui donne une voix hachée et pas agréable à l’oreille, à la limite de lui donner un air de vieux con. il se passe sa main rugueuse sur le visage, comme s’il réfléchissait trop férocement alors qu’il a juste la tête dans le cul et le cul dans le brouillard.
_ tsé quoi appelle moi juste basil.
il tire la chaise face à la table et s’y assoit lourdement, comme s’il avait des fesses en plomb. la tête perplexe qu’il affiche devant la question de pom illustre parfaitement son état d’esprit. il se demande s’il se moque de lui ou s’il a juste des nouilles à la place de la cervelle.
_ le monde de la voyance n’a rien à voir avec s’il faut y croire ou non, il dit les choses telles qu’elles sont et telles qu’elles le deviendront et c’est à nous de décider ce qu’on veut en faire. il débite automatiquement son discours si bien rodé par des années de pratique. Y a Noirette qui tire la gueule et décrète que c’est l’heure des câlins, elle s’en fiche des problèmes des humains et saute sur la table pour qu’on lui gratte la couenne. Elle ronronne comme un tractopelle d’avant-guerre, puis crache et se débat comme un ratel en furie lorsque Basil l’attrape par la peau du cou et la lâche sur le sol. “ désolé.” il époussette la nappe comme il peut et réarrange son bazar.
_ vous avez des questions en quête de réponses ? une demande particulière ? vous préférez quel support ? tarot ? boule de cristal ? lecture des mains ? qu’il énumère en désignant tour à tour les différents supports. il a qu’une hâte, c’est d’en finir au plus vite pour terminer sa nuit. et vu l’air enjoué du cocker sceptique, il se dit que ça ne saurait tarder.
_ o.k. amsalem. enfin non basileus. Sa bouche reste encore empâtée et lui donne une voix hachée et pas agréable à l’oreille, à la limite de lui donner un air de vieux con. il se passe sa main rugueuse sur le visage, comme s’il réfléchissait trop férocement alors qu’il a juste la tête dans le cul et le cul dans le brouillard.
_ tsé quoi appelle moi juste basil.
il tire la chaise face à la table et s’y assoit lourdement, comme s’il avait des fesses en plomb. la tête perplexe qu’il affiche devant la question de pom illustre parfaitement son état d’esprit. il se demande s’il se moque de lui ou s’il a juste des nouilles à la place de la cervelle.
_ le monde de la voyance n’a rien à voir avec s’il faut y croire ou non, il dit les choses telles qu’elles sont et telles qu’elles le deviendront et c’est à nous de décider ce qu’on veut en faire. il débite automatiquement son discours si bien rodé par des années de pratique. Y a Noirette qui tire la gueule et décrète que c’est l’heure des câlins, elle s’en fiche des problèmes des humains et saute sur la table pour qu’on lui gratte la couenne. Elle ronronne comme un tractopelle d’avant-guerre, puis crache et se débat comme un ratel en furie lorsque Basil l’attrape par la peau du cou et la lâche sur le sol. “ désolé.” il époussette la nappe comme il peut et réarrange son bazar.
_ vous avez des questions en quête de réponses ? une demande particulière ? vous préférez quel support ? tarot ? boule de cristal ? lecture des mains ? qu’il énumère en désignant tour à tour les différents supports. il a qu’une hâte, c’est d’en finir au plus vite pour terminer sa nuit. et vu l’air enjoué du cocker sceptique, il se dit que ça ne saurait tarder.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
t'as un peu l'impression d'être sur une autre planète. t'as les yeux qui regardent tout de traviole, qui s'envolent d'un mur à l'autre, un peu comme pour tout gober d'un coup et pour que tu te souviennes d'absolument tout. tu poses ta main sur ton ventre, là où t'as planté l'aiguille ce matin. t'as un vague sourire qui vient se péter sur tes lèvres, tu sens le pansement au travers ton chandail bleu. tu le tritures machinalement. t'aimes ta poitrine plate.
— basileus. ça sonne bien sur ta langue, t'as presque envie de prononcer le nom au complet, comme pour essayer de donner un goût à ces consonances étrangères. c'est joli. tu le regardes comater devant toi et t'as un drôle de rire qui te vient en pensant que t'as peut-être interrompu sa grasse matinée. t'aimes pas les gens qui dorment énormément. c'est ceux qui comprennent pas quand tu leur dis que t'arrives pas à fermer tes yeux. c'est ceux qui mangent tout le sommeil du monde, qui en laissent à personne et qui font les surpris après. c'est ceux qui t'ont volé le goût des rêves. un flash dans une nuit étoilée. tu connais la lune par cœur et elle te donne la nausée.
— tsé quoi appelle moi juste basil.
— juste basil, ok. t'hoches la tête pour montrer que t'as bien compris.
vous vous faites face, maintenant, et pom, t'as les jambes qui sautillent. comme sur la terrasse où t'as pris un café avec ta première date. tu te souviens de sa tête et de la tienne, les joues rouges. à l'époque, t'avais pas commencé tes shots de testostérone. tu te souviens de tes seins. tu les détestes encore.
— le monde de la voyance n’a rien à voir avec s’il faut y croire ou non, il dit les choses telles qu’elles sont et telles qu’elles le deviendront et c’est à nous de décider ce qu’on veut en faire.
— ah oui d'accord, je vois. tu te sens un peu bête, maintenant. un peu bateau. un peu chambranle de porte à moitié décâlissé. t'essayes mais tu peux pas t'empêcher de sourire. ça se transforme en rire. tu baisses la tête et tu te bouches le nez pour éviter de renifler trop fort. t'as le rire bruyant, c'est difficile de le cacher. avec un peu de bol, basil va croire que tu retiens juste un éternuement. c'est les chats. tu peux toujours inventer des faussetés, il y verra que du feu. tu ravales tes gloussements et te frottes les yeux. ils piquent. (tu t'inventes des allergies.)
— euh... les mains peut-être... c'est un peu moins- plus- je sais pas. c'est plus concret, t'as l'impression. c'est tes mains à toi. tu sais pas ce qu'elles veulent te dire, tes mains, mais tu leur fais plus confiance qu'aux cartes fantômes qui traînent plus loin. alors tu tends tes mains, tu les tournes, tu sais pas dans quel sens il veut lire, si il fait comme avec un livre ou pas du tout. tu remarques que tu trembles un peu du bout des doigts et t'arrêtes de gigoter des jambes en espérant que ça se voit pas. t'espères qu'il les trouvera douces. c'est con de penser ça, pom. j'aimerais savoir, euh... si mon frère va bien..? t'as toujours peur qu'il lui arrive un truc, c'est débile mais c'est comme ça et c'est le premier truc qui te vient en tête, là.
— basileus. ça sonne bien sur ta langue, t'as presque envie de prononcer le nom au complet, comme pour essayer de donner un goût à ces consonances étrangères. c'est joli. tu le regardes comater devant toi et t'as un drôle de rire qui te vient en pensant que t'as peut-être interrompu sa grasse matinée. t'aimes pas les gens qui dorment énormément. c'est ceux qui comprennent pas quand tu leur dis que t'arrives pas à fermer tes yeux. c'est ceux qui mangent tout le sommeil du monde, qui en laissent à personne et qui font les surpris après. c'est ceux qui t'ont volé le goût des rêves. un flash dans une nuit étoilée. tu connais la lune par cœur et elle te donne la nausée.
— tsé quoi appelle moi juste basil.
— juste basil, ok. t'hoches la tête pour montrer que t'as bien compris.
vous vous faites face, maintenant, et pom, t'as les jambes qui sautillent. comme sur la terrasse où t'as pris un café avec ta première date. tu te souviens de sa tête et de la tienne, les joues rouges. à l'époque, t'avais pas commencé tes shots de testostérone. tu te souviens de tes seins. tu les détestes encore.
— le monde de la voyance n’a rien à voir avec s’il faut y croire ou non, il dit les choses telles qu’elles sont et telles qu’elles le deviendront et c’est à nous de décider ce qu’on veut en faire.
— ah oui d'accord, je vois. tu te sens un peu bête, maintenant. un peu bateau. un peu chambranle de porte à moitié décâlissé. t'essayes mais tu peux pas t'empêcher de sourire. ça se transforme en rire. tu baisses la tête et tu te bouches le nez pour éviter de renifler trop fort. t'as le rire bruyant, c'est difficile de le cacher. avec un peu de bol, basil va croire que tu retiens juste un éternuement. c'est les chats. tu peux toujours inventer des faussetés, il y verra que du feu. tu ravales tes gloussements et te frottes les yeux. ils piquent. (tu t'inventes des allergies.)
— euh... les mains peut-être... c'est un peu moins- plus- je sais pas. c'est plus concret, t'as l'impression. c'est tes mains à toi. tu sais pas ce qu'elles veulent te dire, tes mains, mais tu leur fais plus confiance qu'aux cartes fantômes qui traînent plus loin. alors tu tends tes mains, tu les tournes, tu sais pas dans quel sens il veut lire, si il fait comme avec un livre ou pas du tout. tu remarques que tu trembles un peu du bout des doigts et t'arrêtes de gigoter des jambes en espérant que ça se voit pas. t'espères qu'il les trouvera douces. c'est con de penser ça, pom. j'aimerais savoir, euh... si mon frère va bien..? t'as toujours peur qu'il lui arrive un truc, c'est débile mais c'est comme ça et c'est le premier truc qui te vient en tête, là.
- InvitéInvité
yeux disent
Pom & Basileus
« Don't ever think you are nothing. Somewhere along the line, there is going to be someone who thinks you are everything. »
il ne peut pas s’empêcher de dévisager le jeunot chaque fois que ce dernier répète les phrases énoncées précédemment par basil. il en vient même à se demander s’il ne serait pas un peu neuneu ou avec des trucs dans la tête comme ils le montrent à la télé dans les reportages. il a envie de gueuler très vite, à tue-tête “ peter piper picked a peck of pickled peppers. how many pickled peppers did peter piper pick ?” juste pour voir si l’autre va aussi le répéter et s’il va s’arracher les dents sur l’articulation. finalement ça l’étonne pas qu’il ait pris rendez-vous dans ce guet-apens pour se faire soutirer sa bourse, faut pas en avoir beaucoup dans la caboche pour venir ici de toute façon. mais basil c’est pas un pirate barbare. lui c’est un pirate gentleman, il préfère utiliser des mots doux qui font plaisir aux victimes. elles repartent bercées d’illusions, légères, avec un poids en moins. celui du compte bancaire. de toute façon il s’appelle pas basileus amsalem non. c’est black basile cash.
assis à la table il se sent pas à son aise, et pire que tout, il se sent con. la faute à l’autre. il a beau essayer de le cacher, mais derrière les micro-rides qui font plisser ses lèvres, - ça forme comme des vallons tous dodus - basil voit bien que pom lutte pour ne pas cracher son rire sur la table. il est presque déçu que ça soit pas le cas. s’il ouvrait suffisamment la bouche en riant et expulsait assez d’air, ça pourrait soulever le tas de cartes posée et l’une d’elles s’envolerait dans son gosier moqueur et il s’étoufferait avec. basil cligne des yeux plusieurs fois et se racle la gorge bruyamment, ça lui ressemble pas d’être aussi mauvais avec les gens. plus il est en sa présence moins il le supporte. ça le réveil au pied du lit et ça le rend méchant. “ non mais les mains c’est très bien. excellent choix.” basil déteste lire dans les mains. elles sont toujours au choix poisseuses, avec des manucures immondes ou rugueuses au touché. il prend d’abord la main gauche, le passé, qu’on lui tend. doucement. en maîtrisant sa force. faudrait pas qu’il lui arrache le bras dans la précipitation. c’est satiné. il a l’impression de toucher les pages d’un vieux grimoire. c’est pas de la peau qu’il a pom. c’est du papyrus. “ ah… bah c’est à dire que…” basil est un peu gêné devant la question de pom, il aime pas trop dire aux gens lorsqu’ils sont induits en erreur. “ la chiromancie permet seulement d’apprendre qui vous êtes, de vous découvrir.” il tient toujours la main dans les siennes, il songe pas à la rendre à son propriétaire. “ c’est vos mains, donc votre passé, votre avenir. pour savoir pour votre frère, faudrait que je lise dans ses mains. ou alors on pourra regarder tout à l’heure avec autre chose. ” il approche la main de pom vers lui et se penche dessus. lire les mains c’est facile, les lignes sont toujours les mêmes. “ là par exemple, c’est votre ligne de tête.” avec son pouce il trace le petit sillon qui traverse le milieu de la paume. il sent presque la peau vibrer sous son doigt. “ elle est courbe, donc vous avez un potentiel créatif. et les petits croisillons qui la traversent là… ça veut dire que vous avez pris de grandes décisions qui ont impactées votre vie. je continue ou vous préférez savoir pour votre frère ? ” bizarrement basil aime bien lire les mains de pom, il les trouve intéressantes et il a envie d’en apprendre un peu plus. il veut comprendre ce qui se cache derrière ses yeux brillants. c’est la première fois que basil croit en quelque chose de mystique.
assis à la table il se sent pas à son aise, et pire que tout, il se sent con. la faute à l’autre. il a beau essayer de le cacher, mais derrière les micro-rides qui font plisser ses lèvres, - ça forme comme des vallons tous dodus - basil voit bien que pom lutte pour ne pas cracher son rire sur la table. il est presque déçu que ça soit pas le cas. s’il ouvrait suffisamment la bouche en riant et expulsait assez d’air, ça pourrait soulever le tas de cartes posée et l’une d’elles s’envolerait dans son gosier moqueur et il s’étoufferait avec. basil cligne des yeux plusieurs fois et se racle la gorge bruyamment, ça lui ressemble pas d’être aussi mauvais avec les gens. plus il est en sa présence moins il le supporte. ça le réveil au pied du lit et ça le rend méchant. “ non mais les mains c’est très bien. excellent choix.” basil déteste lire dans les mains. elles sont toujours au choix poisseuses, avec des manucures immondes ou rugueuses au touché. il prend d’abord la main gauche, le passé, qu’on lui tend. doucement. en maîtrisant sa force. faudrait pas qu’il lui arrache le bras dans la précipitation. c’est satiné. il a l’impression de toucher les pages d’un vieux grimoire. c’est pas de la peau qu’il a pom. c’est du papyrus. “ ah… bah c’est à dire que…” basil est un peu gêné devant la question de pom, il aime pas trop dire aux gens lorsqu’ils sont induits en erreur. “ la chiromancie permet seulement d’apprendre qui vous êtes, de vous découvrir.” il tient toujours la main dans les siennes, il songe pas à la rendre à son propriétaire. “ c’est vos mains, donc votre passé, votre avenir. pour savoir pour votre frère, faudrait que je lise dans ses mains. ou alors on pourra regarder tout à l’heure avec autre chose. ” il approche la main de pom vers lui et se penche dessus. lire les mains c’est facile, les lignes sont toujours les mêmes. “ là par exemple, c’est votre ligne de tête.” avec son pouce il trace le petit sillon qui traverse le milieu de la paume. il sent presque la peau vibrer sous son doigt. “ elle est courbe, donc vous avez un potentiel créatif. et les petits croisillons qui la traversent là… ça veut dire que vous avez pris de grandes décisions qui ont impactées votre vie. je continue ou vous préférez savoir pour votre frère ? ” bizarrement basil aime bien lire les mains de pom, il les trouve intéressantes et il a envie d’en apprendre un peu plus. il veut comprendre ce qui se cache derrière ses yeux brillants. c’est la première fois que basil croit en quelque chose de mystique.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
tu te demandes comment il a fait pour en arriver là, à lire les mains des inconnus et à leur piocher des cartes en guise d'illustrations de leurs vies. tu te demandes si, parfois, il leur invente exprès des futurs et des passés pour qu'ils s'imaginent vivre ailleurs, vivre quelqu'un d'autre, vivre en imaginaire. tu te demandes si on a lu dans ses lignes à lui, si on t'y a vu toi. parce que t'es là, après tout. y'a probablement quelque part dans vos mains un signe de l'autre. tu bouges un peu sur ta chaise.
— ah… bah c’est à dire que… c’est vos mains, donc votre passé, votre avenir. pour savoir pour votre frère, faudrait que je lise dans ses mains. ou alors on pourra regarder tout à l’heure avec autre chose. tu hoches la tête comme en te disant que oui, bien sûr, j'aurais dû y penser. c'est juste que t'es un peu distrait, pom. t'as les yeux qui s'attardent sur lui et t'as le sourire qui veut un peu trop s'montrer. et il prend ta main et il t'explique et tu écoutes bien, parce que ça sonne vrai, ça sonne très exactement toi. et il arrive à te lire comme personne. t'as presque peur, pom. presque peur qu'il voie tout, qu'il te lise en entier. t'as peur qu'il te voie toi avant, toi après, toi pendant. t'as peur qu'il voie les larmes et les cris, peut-être même le sang. mais tu t'approches pour regarder les lignes, toi aussi. et t'es un peu, presque trop près de lui, mais ça te dérange pas vraiment, pom. dans l'fond, tu t'en fiches, t'as pas le choix. tu fais semblant et tu y crois.
— t'arrives à savoir tout ça juste en regardant les lignes ? tu sais plus si tu dois le tutoyer ou le vouvoyer. lui, il mélange, alors tu mélanges aussi. il lit tes mains, ça chatouille, ça frissonne. les autres lignes elles disent quoi ? t'es vaguement intéressé, maintenant. il arrive à piquer ta curiosité même si tu sais qu'il se fiche probablement d'ta gueule. c'est mutuel. toi tu te fiches de lui, lui se fiche de toi. et t'aimes bien ça, en fait. et t'arrives à lire ailleurs... ou c'est vraiment juste dans les mains ? tu relèves les yeux et tu le fixes avec ton air qui provoque, le sourire en biais. t'as pas peur, pom. non. tu laisses couler les mots et s'ils lui font peur, à lui, tu arrêteras, tu t'en iras. il aura peut-être peur. toi, pas. mais tu peux pas savoir si t'essayes pas, pom. alors pour une fois tu sors les yeux tonnerres et le rire tempête. pas de parapluie. t'es du genre à laisser les nuages tomber sur toi, à rire même s'il pleut. parce que ton rire amène l'orage et l'orage soigne tes plaies. aussi béantes soient-elles.
— ah… bah c’est à dire que… c’est vos mains, donc votre passé, votre avenir. pour savoir pour votre frère, faudrait que je lise dans ses mains. ou alors on pourra regarder tout à l’heure avec autre chose. tu hoches la tête comme en te disant que oui, bien sûr, j'aurais dû y penser. c'est juste que t'es un peu distrait, pom. t'as les yeux qui s'attardent sur lui et t'as le sourire qui veut un peu trop s'montrer. et il prend ta main et il t'explique et tu écoutes bien, parce que ça sonne vrai, ça sonne très exactement toi. et il arrive à te lire comme personne. t'as presque peur, pom. presque peur qu'il voie tout, qu'il te lise en entier. t'as peur qu'il te voie toi avant, toi après, toi pendant. t'as peur qu'il voie les larmes et les cris, peut-être même le sang. mais tu t'approches pour regarder les lignes, toi aussi. et t'es un peu, presque trop près de lui, mais ça te dérange pas vraiment, pom. dans l'fond, tu t'en fiches, t'as pas le choix. tu fais semblant et tu y crois.
— t'arrives à savoir tout ça juste en regardant les lignes ? tu sais plus si tu dois le tutoyer ou le vouvoyer. lui, il mélange, alors tu mélanges aussi. il lit tes mains, ça chatouille, ça frissonne. les autres lignes elles disent quoi ? t'es vaguement intéressé, maintenant. il arrive à piquer ta curiosité même si tu sais qu'il se fiche probablement d'ta gueule. c'est mutuel. toi tu te fiches de lui, lui se fiche de toi. et t'aimes bien ça, en fait. et t'arrives à lire ailleurs... ou c'est vraiment juste dans les mains ? tu relèves les yeux et tu le fixes avec ton air qui provoque, le sourire en biais. t'as pas peur, pom. non. tu laisses couler les mots et s'ils lui font peur, à lui, tu arrêteras, tu t'en iras. il aura peut-être peur. toi, pas. mais tu peux pas savoir si t'essayes pas, pom. alors pour une fois tu sors les yeux tonnerres et le rire tempête. pas de parapluie. t'es du genre à laisser les nuages tomber sur toi, à rire même s'il pleut. parce que ton rire amène l'orage et l'orage soigne tes plaies. aussi béantes soient-elles.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|