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YESTERDAY'S NEWS |48
- Noa JamesI'm a Mother Fucker
-
Dollars : 2392
Messages : 174
Date d'inscription : 25/07/2018
Avatar : Adam Gallagher
Crédits : nightblood
Autres comptes : Nope
Âge du personnage : 23 ans
Nationalité(s) : Américano-Sud-Africain
Mon personnage, en 5 mots : Héritage ; Responsabilités ; Argent ; Manipulation ; Indépendance
Quartier de résidence : Westside
Carrière, métier ou job : Étudiant
Études (passées ou en cours) : Histoire de l'Art
Hobby : La lecture • Se promener avec Ellen • Les courses - spectateur et participant • Les jeux d'argent •
Orientation sexuelle : Hétérosexuel(le)
Situation sentimentale : Célibataire (par dépit)
Avec : Gwyneth, vu qu'il s'en rapproche par intérêt
NOA JAMES
La famille, que la famille.
PETITES ANECDOTES
• Noa est né à Johannesburg, d'où est originaire sa mère. Il y a vécu sept ans avant qu'ils ne rejoignent les USA • Il a assisté à un accident de parachute sur une plage quand il était pré-ado. Depuis, Noa a le vertige, c'est pathologique. C'est pourquoi il a toujours exigé d'avoir sa chambre au rez-de-chaussée. Il y a un grenier dans la maison familiale auquel il n'accède plus. À la faculté, il use de subterfuge pour se rassurer • Au divorce de ses parents, il a choisi de vivre à Johannesburg mais son père lui a demandé de rentrer après un an, ce qu'il a fait • Son père étant régulièrement absent, il a appris à se gérer seul • Il connaît les activités illégales de son père et s'y intéresse mais jusqu'à maintenant, il n'y participe pas directement • Bien qu'il aime sortir, il ne boit jamais jusqu'à l'ivresse. Il aime avoir et garder le contrôle • C'est un gros dormeur. Même s'il n'en a pas souvent l'occasion, il adore rester au lit toute la matinée. Et s'il y a un petit-dej qui traîne par la même occasion.... • Le jeune homme n'a pas un énorme appétit. Il picore surtout, sauf que du coup, il picore tout le temps. Il est fréquent de le voir avec une sucrerie en bouche • Adolescent, il était très proche d'un garçon qui lui a avoué ses sentiments. Ils se sont embrassés et en sont restés là. Noa a compris qu'il ne ressentait pas ces sentiments ni cette attirance envers les garçons • Il porte une grande importance aux apparences – la sienne surtout – mais ne s'y fie pas pour évaluer les gens qu'il rencontre • Quand il se sent menacé ou en position de faiblesse, il peut se montrer particulièrement méprisant et snob • Il a été en couple pendant près de deux ans, c'est sa jalousie maladive qui a précipité la fin de la relation qu'il entretenait • Il n'a pas d'heure ni de limite pour aider sa famille et ses amis • Il est peu technophile. Il s'y connaît pour ce qu'il doit faire, le reste ne l’intéresse pas spécialement • Il n'est pas violent mais il a pris, sur conseil de son père, des cours de tir et il possède une arme à feu qui n'est jamais chargée • Il est très prudent, mais pas paranoïaque • Il suit beaucoup de séries, la télévision fonctionne presque toujours pendant qu'il révise. Il a une préférence pour Homeland et Dr Who • Il travaille tous les étés depuis sa majorité : serveur, agent d'entretien à l'hôpital, cadet au glof, vigile au muséum... Il considère qu'il n'y a aucun travail plus glorieux qu'un autre • Bon ok, ne soyons pas hypocrite, il aime l'argent : en avoir et le dépenser • Il n'a eux que deux histoires d'amour sérieuses • Il a un sang-froid à presque toute épreuve • Il n'est pas à l'aise avec les jeunes enfants •
DERRIÈRE L'ÉCRAN
Karma : [ ] It's all my fault [x] I'm a mother fucker. Prénom/pseudo : Charlie. Âge : 30 ans. Anniversaire : En juillet. Localisation : Là où il fait chauuuud... la picardie. Sisi. Présence : 3/7. Personnage ... [ ] inventé [x] poste vacant / honteuse tentation. J'ai connu le forum : Via une pub de Joe. Et je le trouve : Charmant. Ma plus grande peur : hm... C'est cher cette consultation ? Un dernier mot ? Mot.
IMAGES FEU ARDENT
- Noa JamesI'm a Mother Fucker
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Dollars : 2392
Messages : 174
Date d'inscription : 25/07/2018
Avatar : Adam Gallagher
Crédits : nightblood
Autres comptes : Nope
Âge du personnage : 23 ans
Nationalité(s) : Américano-Sud-Africain
Mon personnage, en 5 mots : Héritage ; Responsabilités ; Argent ; Manipulation ; Indépendance
Quartier de résidence : Westside
Carrière, métier ou job : Étudiant
Études (passées ou en cours) : Histoire de l'Art
Hobby : La lecture • Se promener avec Ellen • Les courses - spectateur et participant • Les jeux d'argent •
Orientation sexuelle : Hétérosexuel(le)
Situation sentimentale : Célibataire (par dépit)
Avec : Gwyneth, vu qu'il s'en rapproche par intérêt
ÉTATS DES LIEUX DES JAMES
Charité bien ordonnée commence par soi-même.
CE JOUR, C'EST AUJOURD'HUI.
LE ROI EST MORT.
VIVRE LE ROI.
« Est-ce que tout cela nous appartient ? » demandé-je, toute l'admiration que je ressentais pour mon père dégoulinant de mes yeux grand ouverts.
Il me met une claque derrière la tête : « Ne dis pas de bêtise. » Assis sur le bord du toit, nous regardons le soleil embrasser l'horizon et les derniers rayons de lumière lécher les bâtiments, une dernière fois avant le jour suivant. Mais nous n'aurons plus l'occasion d'admirer le coucher du soleil sur Johannesburg avant longtemps. Sa main est fermement posée contre mon épaule, une pression que je ressens toujours même quand il fait quelque part en arrière. Nos valises sont prêtes et même si les objets font craquer le cuir, même si les possessions pèsent lourd sur les poignets, les miennes sont toutes vides. Parce que mon cœur repose sur les terres au-delà du béton et de ces colonnes armées qui s'érigent pour caresser les nuages. Au-delà de l'homme, il y a les larges plaines vertes et le cri bouleversant du silence. Il y a les réserves et il y a le park, à presque sept heures d'ici.
Phileas me demande souvent ce que je trouve beau, et j'aiguise mon œil sur ces millions de couleurs. Je n'aime pas rester indifférent. Alors, lorsque nous apprenons qu'il est temps de partir pour nous, mes valises sont vides. Parce que tout ce qui compte pour moi restera ici. Lorsque nous rencontrons le sol Américain, c'est un véritable bouleversement. Mon costume noir ne me sied pas, et maman, sensible à ma détresse, m'autorise une cravate jaune. Je me présente face à l'assemblée, ils sont monochromes et une odeur pesante d'encens me soulève le cœur. Les murs froids se couvrent de couleur au gré du soleil à l'extérieur, qui me fait signe à travers quelques vitraux. Je m'écarte, me cogne dans une vieille femme qui me capture de ses deux mains sur mes épaules. Je me dégage. « Noa ! » résonne la réprimande paternelle. Une pointe de défi, je me tourne vers lui. Il est charismatique, entouré de tous ces hommes et ces femmes qui attendent le moindre de ces mots. Je ne me sens pas bien dans cet environnement. Je retire ma veste de costume et la jette à ses pieds.
De cette journée, je ne garde en mémoire que la douleur que j'ai ressentie dans les jambes, cette terrible douleur d'avoir couru aussi vite que je le pouvais. Le patriarche de notre clan est parti. Le roi est mort, vive le roi. À la sortie de l'église, le cercueil est accompagné par un long cortège. Je suis revenu pour lui. Maman n'est pas là et j'ai craint qu'il soit seul. Son regard abattu m'invite à le rejoindre. Je réajuste ma cravate et renvoie mes longs cheveux blonds en arrière pour qu'ils quittent mon visage. Mes lèvres bleuies par la température hivernale restent serrées et je tends la main dans sa direction. Au-delà de l'amour que je lui porte, il est un véritable modèle de droiture à mes yeux. Mes doigts d'enfant attendent un moment les siens, et je garde le bras tendu dans sa direction, attendant qu'il me délivre d'un simple geste. Les inconnus, je ne supporte pas leurs regards curieux et critiques. Je garde le bras tendu dans sa direction et il baisse les yeux dans ma direction. Sur l'une de ses épaules, le bois du cercueil. L'eau claque sur le couvercle et mon cœur d'enfant se serre, comme si le bruit de la pluie faisait écho à d'autres moins naturels. N'est-ce pas contraire à toute chose d'enfermer ainsi le vieil homme de la photo ? Il relève le regard, droit devant lui et continue son chemin. Je m'écarte, le bras levé. Les doigts tremblants de la vieille femme viennent rejoindre les miens et elle les serre sans brutalité. Elle se penche vers moi et caresse mon visage pour en chasser les larmes de pluie, comme si les miennes s'y étaient confondues. Ce n'est pas le cas. « Il va falloir qu'on fasse connaissance toi et moi... » J'hésite puis serre sa main à mon tour. Son regard est bienveillant, bien qu'elle affiche un triste sourire, à l'image d'un personnage de tragicomédie trop bien joué. Elle ajoute à mon intention : « Tu peux m'appeler Julia, ou Mamie si tu préfères... » Elle a les yeux bleus, d'un bleu magnifique qui me donne confiance.
Les funérailles de celui qui était mon grand-père passées, nous nous retrouvons tous à la maison. « Les hommes parlent » me commente Julia alors qu'elle s'affaire à servir chacun des hôtes avec du champagne, pour faire les choses en grand comme elle dit. Elle se réfugie dans un travail acharné d’hôtesse de maison parfaite. Je profite d'une éclaircie pour cesser mon œuvre d'assistant pour rejoindre le salon. En son cœur, un humble mais élégant bureau Louis XV rempli de papier, mais la forme et les dorures de ses tiroirs ne laissent presque aucun doute. Je m'en approche et la hauteur sous plafond offre au regard de tout visiteur plusieurs toiles précieusement dévoilées. Une douce lumière met chacune d'entre elles en valeur et je tends les doigts sans pour autant les toucher. Elles sont trop loin et j'aurais peur de les abîmer. Je me rapproche davantage du bureau, découvrant la vue que le maître des lieux pouvait avoir depuis son fauteuil, dans lequel je m'assieds évidemment. Les baies vitrées dans mon dos ouvrent sur l'Ouest, et je me sens alors plus proche du soleil que je côtoyais à l'autre bout du monde. Je vais ouvrir les baies puis retourne sur le fauteuil. Mes pieds ne peuvent même pas toucher le sol. J'inspire profondément, un sentiment de tabac froid hantait les autres pièces de la maison mais pas le sanctuaire. Je lève le nez sur le plafond d'un blanc immaculé, à ma grande déception. Quand la porte s'ouvre à la volée, je découvre mon père, qui ne sait pas trop s'il est enthousiaste de me trouver ici, ou en colère que je m'y sois introduit sans sa permission. Alors je prends les devants et tout décidé, je lui déclare donc : « Je pourrai mettre ma chambre ici ? »
LE GRAND PLONGEON.
« Nicolas, viens ici ! » Ma mère, reconnaissable de loin grâce à sa robe à fleurs, essaie de mettre la main sur Nicolas, mon petit frère. Il joue à s'enfuir, et rit chaque fois qu'il est assez proche pour qu'on lui mette la main dessus, chaque fois qu'il est assez loin pour courir plus vite le long de la plage. L'écho de leurs rires accompagne le chant discret des vagues sur la plage privée. Quelques vacanciers se font bronzer sur les transats alors que j'y suis simplement installé avec un roman de Poe sur les genoux, et un catalogue de l'exposition de Munch dessus.
Mon père aime le beau, et il se plaît parfois à dire que maman est sa plus belle acquisition. Elle joue avec lui, ils spéculent perpétuellement sur les liens qui les unissent. Et pourtant, quand il entre dans son bureau, elle s'efface immédiatement. Elle n'approuve pas, et pourtant dès qu'il est en difficultés, elle se dresse à ses côtés comme une muraille infranchissable. Il est celui qui a dû se battre pour obtenir son dû, celui qui a hérité d'un nom et de dettes, celui qui a dû bâtir. Alors que ma mère a toujours été fortunée, et elle a grandi mon père de ses efforts, de ses espoirs et de sa confiance.
Ma main fouille un paquet de chips et j'en fourre une dans ma bouche alors que Nicolas se fait enfin attraper. Ils me rejoignent tous les deux. « Qu'est-ce que tu fais ? » Je désigne les ouvrages d'un mouvement de tête avant de les lever légèrement. Mon petit frère m'invite alors à le rejoindre à l'eau. Du haut de ses neuf ans, il n'a déjà plus froid aux yeux depuis longtemps et je n'attends pas une autre sommation pour abandonner mes lectures et le rejoindre dans l'eau. Au-dessus de nous, quelques hommes jouent avec les nuages et je profite du clapotis des vagues sur mon corps pas totalement immergé tout en les regardant tomber les uns après les autres, disparaissant de notre champ de vision avant de toucher terre. Je sors de mes rêveries quand je me rends compte qu'on m'éclabousse. Joueur, je rends la pareille à Nicolas et ne tiens pas compte de nos trois ans d'écart, pas de pitié, pas de quartier !
La clepsydre se vide sans que nous ne nous en rendions compte et bientôt, on nous somme de revenir. Mais une fois que nous serons sorties de l'eau, ce sera le retour à la ville, le retour au pensionnat et nous profitons trop des moments passés ensemble pour obéir. Le ton de notre mère se charge d'une menace qui n'a pas besoin de mots et nous sortons de l'eau, résignés. Les parachutistes se font moins nombreux et c'est quand je lève les yeux que la forme arrondie du parachute disparaît au profit d'une sorte de tige blanche enroulée sur elle-même. On ne distingue même plus le tissu blanc contre lequel le vent se battait quelques secondes auparavant. Je la regarde tomber comme un spectacle, attendant que soudain il y ait un retournement de situation. Au lieu de se poser tranquillement hors de notre vue, elle chute. Ma main serre péniblement celle de mon petit frère qui choisir de détourner le regard. Mais si nous ne sommes pas là pour lui souffler d'y arriver, si nous ne l'accompagnons pas, que va-t-il advenir d'elle ? Aussi, elle pousse un cri qui se stoppe par le bruit assourdissant de sa chute dans le sable. Le parachute qui a failli dans sa – dans son unique – mission la couvre comme une dernière excuse. Je reste pétrifié face à ce non-spectacle. « Rentrez tout de suite ! »
Un cri, un hurlement, comme si c'est nous qui étions coupable de quelque crime, de quelque manquement. La nuit suivante, je passe mon temps à me demander ce qui aurait pu la changer. Je garde la fenêtre grande ouverte. À un moment donné, un papillon de nuit vient jouer avec l'ampoule, ou livrer un combat acharné contre. J'éteins la lumière et le regarde danser sous les rayons blancs de la lune pleine.
À l'école, l'un de mes amis était animiste. Et même si l'éducation parentale nous a en quelque sorte préparé à devenir de parfaits enfants de chœur, j'aime à croire que l'âme ne se perd pas et que cette femme là-bas n'est pas perdue définitivement. J'enjambe ma fenêtre et regarde l'herbe se balancer sous mes pieds. Un haut-le-cœur me prend et je ferme les yeux. D'accord, ça ne va pas être simple.
UN IDIOT EN HIVER.
Ils ne se parlent pas assez. Je suis assis sur le coin de son bureau, essayant de convaincre mon père de dire la vérité à Nicolas mais à chaque fois qu'ils entament un début de morceau de conversation, ça finit en engueulade. Olivia, notre mère, se range du côté du blondinet. Ils crient souvent, et leur jeu de séduction a disparu depuis moment. Petit Nicolas a bien grandi et alors qu'une sorte de tempête fait rage au sein de notre foyer, William doit aussi gérer ce qu'il appelle « Les Barclay ». Les Barclay, c'est un problème récurrent, qu'il cite souvent au téléphone et dont il veut se débarrasser. Je viens de fêter mes dix-huit ans et même si l'insouciance de mon âge m'entraîne vers les soirées et les sorties, je comprends bien de quoi il s'agit. À un moment donné, je me souviens qu'il est entré dans ma chambre, il a à peine regardé le bureau de grand-père que je venais de déplacer. Il a fait les cent pas sans rien dire puis s'est assis sur un coin de mon lit.
Il ne vient jamais dans ma chambre. D'ailleurs, ces dernières semaines, les confidences se sont faites rares. Il glisse sa tête entre ses mains et attend quelques instants. Je repose la boîte de chocolats qui me tenait compagnie puis viens m'asseoir près de lui. Mon bras hésitant s'ouvre pour venir couvrir ses épaules mais je n'ose pas. Finalement, je me laisse aller à l'entourer de mon bras et il se redresse, comme si ce simple geste venait de lui rendre ses forces de conquérant. Il esquisse un sourire puis pose la main sur ma joue, observant mon expression inquiète qui ressemble tellement à la sienne. « Tu es un bon fils, et tu es en âge d'en apprendre plus sur ce que je fais. »
Je suis les marchés de l'Art, un peu. J'avais bien remarqué que William était ponctuellement capable de fournir des œuvres authentiques qui ne se trouvent pas sur le marché, à des acheteurs qui portent une grande affection à leur anonymat. J'ai bien compris il y a longtemps et je me prostre dans le silence, l'invitant ainsi à approfondir. Il passe la main sur sa bouche, son menton puis me demande alors : « Noa, tu es en train de concourrir, pour un prix très important. Disons que notre famille dépend de ta course. Tu es premier, tu cours aussi vite que tu peux. Soudain, un autre concurrent commence à te rattraper. Tous les coups sont permis. Tu le sais. Il le sait. Et à un moment donné, vous passez près d'un fossé. Vous êtes au coude à coude. Tout se joue maintenant. Qu'est-ce que tu fais ? » Je fronce les sourcils et prends un moment pour réfléchir. Comme toujours, je ne réponds pas sur l'impulsion et j'essaie d'analyser un peu les éléments de ce que je prends pour une sorte de devinette. « Si je cours plus... » « Il te rattrape ! » s'exclame-t-il. Intéressant. Mon nombre de réponses est limité apparemment. « Est-ce qu'il y a un arbitre dans cette course ? » Parce que gagner à la déloyale, je trouve ça limite. William dit toujours qu'il y a des règles d'or à respecter en affaires alors peut-être est-ce le cas ici aussi. Il secoue la tête. Donc il n'y a que moi et ce concurrent. « Si j'essaie de passer pour lui bloqu... » Il me coupe à nouveau la parole pour m'annoncer : « Il est en train de passer devant toi. Ton avenir se joue dans cette course. » Une réponse logique s'offre alors à moi. Légèrement, j'annonce : « Je le pousse dans le fossé. »
Il hoche de la tête et me gratifie d'un simple « Merci, fils. » avant de rejoindre la porte de ma chambre. Je me redresse, c'est tout ? « Qu'est-ce qu'on fait pour Nicolas ? » lui demandé-je malgré tout. À l'origine, je pensais tout de même que c'était de lui dont il venait me parler. Il m'annonce simplement qu'il va partir avec Olivia en Afrique du Sud. Une multitude de sentiments me prennent. D'abord, j'ai passé tellement de soirées à courir après Nicolas en ville pour le ramener après une énième fugue que je me sens trahi par cette décision. Comme si William écrasait tout le travail que je me suis efforcé de faire avec mon petit frère ces derniers mois. Ces squats dégueulasses dans lesquels je me suis rendu sans savoir dans quel état j'allais le trouver ! Un enfant qui nage dans une neige artificielle qui essaie de le tuer, davantage chaque jour ! Et on l'éloigne, on l'exile, on le bannit ! Et moi ? Je reste ici ? On exile mon petit frère, et dans mon paradis ? Je serre la mâchoire et les poings, essayant de refouler cette vague d'injustice qui me coupe la chique. Mon père, s’apprêtant à partir, constate bien l'état dans lequel je suis. « Un problème ? » … Je respire un grand coup puis réponds, de la voix la plus naturelle que je peux employer à cet instant : « Non... Aucun. »
Il fait mine de sortir puis me demande : « Accompagne-les Noa, veille à ce qu'ils soient bien. Et reviens. J'ai besoin de toi. » Je le laisse sortir puis ouvre la fenêtre. Sur les premiers flocons de neige. Derrière moi, le bureau de grand-père me rappelle quelle est ma place mais William me laisse la possibilité d'accompagner Nicolas. Accompagne-les qu'il a dit. Je m'assieds à mon tour sur le bord de mon lit. J'y vais. Maintenant que le problème Barclay va être régler. Qu'est-ce qui pourrait arriver ?
TOUJOURS LES BARCLAY
Je repose mon verre sur la table basse et il fait de même. Après avoir pris place dans le canapé, il écarte les bras comme pour prendre entièrement possession des lieux. Il regarde un peu autour de lui et je vois bien à sa tête qu'il n'est pas vraiment serein dans cet environnement qui n'est pas la sien. Toutes les toiles qu'il peut observer ont été réalisées par des amateurs dont il ne connaît pas les signatures, pas encore. Elles représentent des portraits, des paysages, des sentiments, des couleurs, tout. Près de la porte, un personnage en métal qui désigne le couloir vers le salon d'un geste du bras. Lui, il l'a particulièrement en horreur.
Il termine son inspection visuelle peu concluante puis reprend finalement son verre. Trop d'émotions. Il me le tend et comme tout bon hôte, je le lui remplis. Il le porte à ses lèvres puis me dit simplement qu'il a besoin que je lui rende service. Je m'assieds à mon tour puis croise les jambes. Des services, j'en ai déjà rendu souvent à mon père. Que ce soit des dépôts d'argent, des trajets, ou simplement « surveiller les affaires » en son absence. Ses hommes sont les miens et ils savent que même si je suis jeune, ils me doivent le respect. J'aspire à prendre la succession de mon père et je travaille ardemment en ce sens. Chaque été, j'effectue un travail en toute humilité pour garder les pieds sur terre et en apprendre plus sur ceux qui m'entourent. Je ne cherche pas à copier les sentiments humains, je m'intègre bien et je m'entends bien avec les gens. Même si je passe pour quelqu'un de prétentieux, parfois de coincé ou d'arrogant, je veux juste qu'on n'imagine pas que je suis vulnérable. Quant à moi, je n'accorde pas trop d'importance à l'apparence des autres. Je suis plutôt tolérant avec les excentricités des uns et des autres tant qu'ils ne se mettent pas dans mon chemin.
William m'a appris que tous les coups sont permis quand il s'agit de veiller au bien-être du foyer et du business et j'essaie d'appliquer ces principes jour après jour. « Comment va Carmen ? » me demande-t-il, comme amusé par la réponse que je vais fournir. Mon air renfrogné lui donne une partie de la réponse et je complète malgré tout : « Elle est partie, d'accord ? Elle avait trop de secrets et elle est partie plutôt que de me dire un peu la vérité. » Et cette version de notre rupture est vraie. Moi aussi j'ai des secrets, mais je ne supportais plus qu'elle disparaisse des jours sans me dire où elle allait. Ses absences éveillaient ma suspicion qui provoquaient ses fuites, ça ne pouvait plus continuer. Mon père pose une photo sur la table basse. Je porte mon verre à mes lèvres : « Ta nouvelle copine ? » Je garde un grand respect et une affection sans borne pour Olivia. Malgré le divorce, elle est restée loyale et n'a jamais ne serait-ce qu'effleurer l'idée de nuire aux affaires de mon père. Même si elle n'approuve pas mon implication grandissante. Il esquisse un sourire carnassier : « Gwyneth Barclay. » Je ne peux pas cacher ma surprise. Ce nom, bien sûr que je le connais. Je sais bien ce qui est arrivé aux Barclay – et pourquoi – et qui a pris la suite. Mais à ma connaissance, la fille n'a jamais repris les rennes du père. Je ne sais même pas pourquoi il m'en parle. Je prends la photo, l'observe alors qu'elle a été photographiée à la va-vite. Je redoute sa demande, maintenant. Il reprend un air sérieux, limite sévère et là le couperet tombe : « Rapproche-toi d'elle. On se débarrasse d'un Barclay, un autre vient nous polluer le marché. Rapproche-toi d'elle et le moment venu, on mettra sa muselière à Aeddan Barclay. » Je ne sais pas jusqu'où il veut que j'aille. Ni pourquoi il me demande ça à moi. Est-ce délicat à ce point ? Je me perds quelques instants dans la photo qu'il m'arrache des mains en ricanant : « Tu es amoureux ou quoi ? » Je soupire en levant les yeux au ciel. Mon père me prend pour une sorte de playboy qui saute sur tout ce qui bouge et si je reste trois secondes sans répondre, il me dit touuujours ça. Alors que finalement, je n'ai même pas connu le corps d'une femme en dehors de Carmen. Que je ne reverrai pas de sitôt si j'en crois son : « Tu peux crever comme le gros con que tu es. »
Je secoue la tête puis lève les yeux pour croiser le regard attentif de mon père : « Si tu me le demandes, ça ne me pose aucun problème. Je la fais marcher tant que tu veux, et tu me diras ce qu'on en fait. Est-ce que tu restes pour dîner ? » Il se renfonce dans le canapé, satisfait et accepte l'invitation.
VIVRE LE ROI.
« Est-ce que tout cela nous appartient ? » demandé-je, toute l'admiration que je ressentais pour mon père dégoulinant de mes yeux grand ouverts.
Il me met une claque derrière la tête : « Ne dis pas de bêtise. » Assis sur le bord du toit, nous regardons le soleil embrasser l'horizon et les derniers rayons de lumière lécher les bâtiments, une dernière fois avant le jour suivant. Mais nous n'aurons plus l'occasion d'admirer le coucher du soleil sur Johannesburg avant longtemps. Sa main est fermement posée contre mon épaule, une pression que je ressens toujours même quand il fait quelque part en arrière. Nos valises sont prêtes et même si les objets font craquer le cuir, même si les possessions pèsent lourd sur les poignets, les miennes sont toutes vides. Parce que mon cœur repose sur les terres au-delà du béton et de ces colonnes armées qui s'érigent pour caresser les nuages. Au-delà de l'homme, il y a les larges plaines vertes et le cri bouleversant du silence. Il y a les réserves et il y a le park, à presque sept heures d'ici.
Phileas me demande souvent ce que je trouve beau, et j'aiguise mon œil sur ces millions de couleurs. Je n'aime pas rester indifférent. Alors, lorsque nous apprenons qu'il est temps de partir pour nous, mes valises sont vides. Parce que tout ce qui compte pour moi restera ici. Lorsque nous rencontrons le sol Américain, c'est un véritable bouleversement. Mon costume noir ne me sied pas, et maman, sensible à ma détresse, m'autorise une cravate jaune. Je me présente face à l'assemblée, ils sont monochromes et une odeur pesante d'encens me soulève le cœur. Les murs froids se couvrent de couleur au gré du soleil à l'extérieur, qui me fait signe à travers quelques vitraux. Je m'écarte, me cogne dans une vieille femme qui me capture de ses deux mains sur mes épaules. Je me dégage. « Noa ! » résonne la réprimande paternelle. Une pointe de défi, je me tourne vers lui. Il est charismatique, entouré de tous ces hommes et ces femmes qui attendent le moindre de ces mots. Je ne me sens pas bien dans cet environnement. Je retire ma veste de costume et la jette à ses pieds.
De cette journée, je ne garde en mémoire que la douleur que j'ai ressentie dans les jambes, cette terrible douleur d'avoir couru aussi vite que je le pouvais. Le patriarche de notre clan est parti. Le roi est mort, vive le roi. À la sortie de l'église, le cercueil est accompagné par un long cortège. Je suis revenu pour lui. Maman n'est pas là et j'ai craint qu'il soit seul. Son regard abattu m'invite à le rejoindre. Je réajuste ma cravate et renvoie mes longs cheveux blonds en arrière pour qu'ils quittent mon visage. Mes lèvres bleuies par la température hivernale restent serrées et je tends la main dans sa direction. Au-delà de l'amour que je lui porte, il est un véritable modèle de droiture à mes yeux. Mes doigts d'enfant attendent un moment les siens, et je garde le bras tendu dans sa direction, attendant qu'il me délivre d'un simple geste. Les inconnus, je ne supporte pas leurs regards curieux et critiques. Je garde le bras tendu dans sa direction et il baisse les yeux dans ma direction. Sur l'une de ses épaules, le bois du cercueil. L'eau claque sur le couvercle et mon cœur d'enfant se serre, comme si le bruit de la pluie faisait écho à d'autres moins naturels. N'est-ce pas contraire à toute chose d'enfermer ainsi le vieil homme de la photo ? Il relève le regard, droit devant lui et continue son chemin. Je m'écarte, le bras levé. Les doigts tremblants de la vieille femme viennent rejoindre les miens et elle les serre sans brutalité. Elle se penche vers moi et caresse mon visage pour en chasser les larmes de pluie, comme si les miennes s'y étaient confondues. Ce n'est pas le cas. « Il va falloir qu'on fasse connaissance toi et moi... » J'hésite puis serre sa main à mon tour. Son regard est bienveillant, bien qu'elle affiche un triste sourire, à l'image d'un personnage de tragicomédie trop bien joué. Elle ajoute à mon intention : « Tu peux m'appeler Julia, ou Mamie si tu préfères... » Elle a les yeux bleus, d'un bleu magnifique qui me donne confiance.
Les funérailles de celui qui était mon grand-père passées, nous nous retrouvons tous à la maison. « Les hommes parlent » me commente Julia alors qu'elle s'affaire à servir chacun des hôtes avec du champagne, pour faire les choses en grand comme elle dit. Elle se réfugie dans un travail acharné d’hôtesse de maison parfaite. Je profite d'une éclaircie pour cesser mon œuvre d'assistant pour rejoindre le salon. En son cœur, un humble mais élégant bureau Louis XV rempli de papier, mais la forme et les dorures de ses tiroirs ne laissent presque aucun doute. Je m'en approche et la hauteur sous plafond offre au regard de tout visiteur plusieurs toiles précieusement dévoilées. Une douce lumière met chacune d'entre elles en valeur et je tends les doigts sans pour autant les toucher. Elles sont trop loin et j'aurais peur de les abîmer. Je me rapproche davantage du bureau, découvrant la vue que le maître des lieux pouvait avoir depuis son fauteuil, dans lequel je m'assieds évidemment. Les baies vitrées dans mon dos ouvrent sur l'Ouest, et je me sens alors plus proche du soleil que je côtoyais à l'autre bout du monde. Je vais ouvrir les baies puis retourne sur le fauteuil. Mes pieds ne peuvent même pas toucher le sol. J'inspire profondément, un sentiment de tabac froid hantait les autres pièces de la maison mais pas le sanctuaire. Je lève le nez sur le plafond d'un blanc immaculé, à ma grande déception. Quand la porte s'ouvre à la volée, je découvre mon père, qui ne sait pas trop s'il est enthousiaste de me trouver ici, ou en colère que je m'y sois introduit sans sa permission. Alors je prends les devants et tout décidé, je lui déclare donc : « Je pourrai mettre ma chambre ici ? »
LE GRAND PLONGEON.
« Nicolas, viens ici ! » Ma mère, reconnaissable de loin grâce à sa robe à fleurs, essaie de mettre la main sur Nicolas, mon petit frère. Il joue à s'enfuir, et rit chaque fois qu'il est assez proche pour qu'on lui mette la main dessus, chaque fois qu'il est assez loin pour courir plus vite le long de la plage. L'écho de leurs rires accompagne le chant discret des vagues sur la plage privée. Quelques vacanciers se font bronzer sur les transats alors que j'y suis simplement installé avec un roman de Poe sur les genoux, et un catalogue de l'exposition de Munch dessus.
Mon père aime le beau, et il se plaît parfois à dire que maman est sa plus belle acquisition. Elle joue avec lui, ils spéculent perpétuellement sur les liens qui les unissent. Et pourtant, quand il entre dans son bureau, elle s'efface immédiatement. Elle n'approuve pas, et pourtant dès qu'il est en difficultés, elle se dresse à ses côtés comme une muraille infranchissable. Il est celui qui a dû se battre pour obtenir son dû, celui qui a hérité d'un nom et de dettes, celui qui a dû bâtir. Alors que ma mère a toujours été fortunée, et elle a grandi mon père de ses efforts, de ses espoirs et de sa confiance.
Ma main fouille un paquet de chips et j'en fourre une dans ma bouche alors que Nicolas se fait enfin attraper. Ils me rejoignent tous les deux. « Qu'est-ce que tu fais ? » Je désigne les ouvrages d'un mouvement de tête avant de les lever légèrement. Mon petit frère m'invite alors à le rejoindre à l'eau. Du haut de ses neuf ans, il n'a déjà plus froid aux yeux depuis longtemps et je n'attends pas une autre sommation pour abandonner mes lectures et le rejoindre dans l'eau. Au-dessus de nous, quelques hommes jouent avec les nuages et je profite du clapotis des vagues sur mon corps pas totalement immergé tout en les regardant tomber les uns après les autres, disparaissant de notre champ de vision avant de toucher terre. Je sors de mes rêveries quand je me rends compte qu'on m'éclabousse. Joueur, je rends la pareille à Nicolas et ne tiens pas compte de nos trois ans d'écart, pas de pitié, pas de quartier !
La clepsydre se vide sans que nous ne nous en rendions compte et bientôt, on nous somme de revenir. Mais une fois que nous serons sorties de l'eau, ce sera le retour à la ville, le retour au pensionnat et nous profitons trop des moments passés ensemble pour obéir. Le ton de notre mère se charge d'une menace qui n'a pas besoin de mots et nous sortons de l'eau, résignés. Les parachutistes se font moins nombreux et c'est quand je lève les yeux que la forme arrondie du parachute disparaît au profit d'une sorte de tige blanche enroulée sur elle-même. On ne distingue même plus le tissu blanc contre lequel le vent se battait quelques secondes auparavant. Je la regarde tomber comme un spectacle, attendant que soudain il y ait un retournement de situation. Au lieu de se poser tranquillement hors de notre vue, elle chute. Ma main serre péniblement celle de mon petit frère qui choisir de détourner le regard. Mais si nous ne sommes pas là pour lui souffler d'y arriver, si nous ne l'accompagnons pas, que va-t-il advenir d'elle ? Aussi, elle pousse un cri qui se stoppe par le bruit assourdissant de sa chute dans le sable. Le parachute qui a failli dans sa – dans son unique – mission la couvre comme une dernière excuse. Je reste pétrifié face à ce non-spectacle. « Rentrez tout de suite ! »
Un cri, un hurlement, comme si c'est nous qui étions coupable de quelque crime, de quelque manquement. La nuit suivante, je passe mon temps à me demander ce qui aurait pu la changer. Je garde la fenêtre grande ouverte. À un moment donné, un papillon de nuit vient jouer avec l'ampoule, ou livrer un combat acharné contre. J'éteins la lumière et le regarde danser sous les rayons blancs de la lune pleine.
À l'école, l'un de mes amis était animiste. Et même si l'éducation parentale nous a en quelque sorte préparé à devenir de parfaits enfants de chœur, j'aime à croire que l'âme ne se perd pas et que cette femme là-bas n'est pas perdue définitivement. J'enjambe ma fenêtre et regarde l'herbe se balancer sous mes pieds. Un haut-le-cœur me prend et je ferme les yeux. D'accord, ça ne va pas être simple.
UN IDIOT EN HIVER.
Ils ne se parlent pas assez. Je suis assis sur le coin de son bureau, essayant de convaincre mon père de dire la vérité à Nicolas mais à chaque fois qu'ils entament un début de morceau de conversation, ça finit en engueulade. Olivia, notre mère, se range du côté du blondinet. Ils crient souvent, et leur jeu de séduction a disparu depuis moment. Petit Nicolas a bien grandi et alors qu'une sorte de tempête fait rage au sein de notre foyer, William doit aussi gérer ce qu'il appelle « Les Barclay ». Les Barclay, c'est un problème récurrent, qu'il cite souvent au téléphone et dont il veut se débarrasser. Je viens de fêter mes dix-huit ans et même si l'insouciance de mon âge m'entraîne vers les soirées et les sorties, je comprends bien de quoi il s'agit. À un moment donné, je me souviens qu'il est entré dans ma chambre, il a à peine regardé le bureau de grand-père que je venais de déplacer. Il a fait les cent pas sans rien dire puis s'est assis sur un coin de mon lit.
Il ne vient jamais dans ma chambre. D'ailleurs, ces dernières semaines, les confidences se sont faites rares. Il glisse sa tête entre ses mains et attend quelques instants. Je repose la boîte de chocolats qui me tenait compagnie puis viens m'asseoir près de lui. Mon bras hésitant s'ouvre pour venir couvrir ses épaules mais je n'ose pas. Finalement, je me laisse aller à l'entourer de mon bras et il se redresse, comme si ce simple geste venait de lui rendre ses forces de conquérant. Il esquisse un sourire puis pose la main sur ma joue, observant mon expression inquiète qui ressemble tellement à la sienne. « Tu es un bon fils, et tu es en âge d'en apprendre plus sur ce que je fais. »
Je suis les marchés de l'Art, un peu. J'avais bien remarqué que William était ponctuellement capable de fournir des œuvres authentiques qui ne se trouvent pas sur le marché, à des acheteurs qui portent une grande affection à leur anonymat. J'ai bien compris il y a longtemps et je me prostre dans le silence, l'invitant ainsi à approfondir. Il passe la main sur sa bouche, son menton puis me demande alors : « Noa, tu es en train de concourrir, pour un prix très important. Disons que notre famille dépend de ta course. Tu es premier, tu cours aussi vite que tu peux. Soudain, un autre concurrent commence à te rattraper. Tous les coups sont permis. Tu le sais. Il le sait. Et à un moment donné, vous passez près d'un fossé. Vous êtes au coude à coude. Tout se joue maintenant. Qu'est-ce que tu fais ? » Je fronce les sourcils et prends un moment pour réfléchir. Comme toujours, je ne réponds pas sur l'impulsion et j'essaie d'analyser un peu les éléments de ce que je prends pour une sorte de devinette. « Si je cours plus... » « Il te rattrape ! » s'exclame-t-il. Intéressant. Mon nombre de réponses est limité apparemment. « Est-ce qu'il y a un arbitre dans cette course ? » Parce que gagner à la déloyale, je trouve ça limite. William dit toujours qu'il y a des règles d'or à respecter en affaires alors peut-être est-ce le cas ici aussi. Il secoue la tête. Donc il n'y a que moi et ce concurrent. « Si j'essaie de passer pour lui bloqu... » Il me coupe à nouveau la parole pour m'annoncer : « Il est en train de passer devant toi. Ton avenir se joue dans cette course. » Une réponse logique s'offre alors à moi. Légèrement, j'annonce : « Je le pousse dans le fossé. »
Il hoche de la tête et me gratifie d'un simple « Merci, fils. » avant de rejoindre la porte de ma chambre. Je me redresse, c'est tout ? « Qu'est-ce qu'on fait pour Nicolas ? » lui demandé-je malgré tout. À l'origine, je pensais tout de même que c'était de lui dont il venait me parler. Il m'annonce simplement qu'il va partir avec Olivia en Afrique du Sud. Une multitude de sentiments me prennent. D'abord, j'ai passé tellement de soirées à courir après Nicolas en ville pour le ramener après une énième fugue que je me sens trahi par cette décision. Comme si William écrasait tout le travail que je me suis efforcé de faire avec mon petit frère ces derniers mois. Ces squats dégueulasses dans lesquels je me suis rendu sans savoir dans quel état j'allais le trouver ! Un enfant qui nage dans une neige artificielle qui essaie de le tuer, davantage chaque jour ! Et on l'éloigne, on l'exile, on le bannit ! Et moi ? Je reste ici ? On exile mon petit frère, et dans mon paradis ? Je serre la mâchoire et les poings, essayant de refouler cette vague d'injustice qui me coupe la chique. Mon père, s’apprêtant à partir, constate bien l'état dans lequel je suis. « Un problème ? » … Je respire un grand coup puis réponds, de la voix la plus naturelle que je peux employer à cet instant : « Non... Aucun. »
Il fait mine de sortir puis me demande : « Accompagne-les Noa, veille à ce qu'ils soient bien. Et reviens. J'ai besoin de toi. » Je le laisse sortir puis ouvre la fenêtre. Sur les premiers flocons de neige. Derrière moi, le bureau de grand-père me rappelle quelle est ma place mais William me laisse la possibilité d'accompagner Nicolas. Accompagne-les qu'il a dit. Je m'assieds à mon tour sur le bord de mon lit. J'y vais. Maintenant que le problème Barclay va être régler. Qu'est-ce qui pourrait arriver ?
TOUJOURS LES BARCLAY
Je repose mon verre sur la table basse et il fait de même. Après avoir pris place dans le canapé, il écarte les bras comme pour prendre entièrement possession des lieux. Il regarde un peu autour de lui et je vois bien à sa tête qu'il n'est pas vraiment serein dans cet environnement qui n'est pas la sien. Toutes les toiles qu'il peut observer ont été réalisées par des amateurs dont il ne connaît pas les signatures, pas encore. Elles représentent des portraits, des paysages, des sentiments, des couleurs, tout. Près de la porte, un personnage en métal qui désigne le couloir vers le salon d'un geste du bras. Lui, il l'a particulièrement en horreur.
Il termine son inspection visuelle peu concluante puis reprend finalement son verre. Trop d'émotions. Il me le tend et comme tout bon hôte, je le lui remplis. Il le porte à ses lèvres puis me dit simplement qu'il a besoin que je lui rende service. Je m'assieds à mon tour puis croise les jambes. Des services, j'en ai déjà rendu souvent à mon père. Que ce soit des dépôts d'argent, des trajets, ou simplement « surveiller les affaires » en son absence. Ses hommes sont les miens et ils savent que même si je suis jeune, ils me doivent le respect. J'aspire à prendre la succession de mon père et je travaille ardemment en ce sens. Chaque été, j'effectue un travail en toute humilité pour garder les pieds sur terre et en apprendre plus sur ceux qui m'entourent. Je ne cherche pas à copier les sentiments humains, je m'intègre bien et je m'entends bien avec les gens. Même si je passe pour quelqu'un de prétentieux, parfois de coincé ou d'arrogant, je veux juste qu'on n'imagine pas que je suis vulnérable. Quant à moi, je n'accorde pas trop d'importance à l'apparence des autres. Je suis plutôt tolérant avec les excentricités des uns et des autres tant qu'ils ne se mettent pas dans mon chemin.
William m'a appris que tous les coups sont permis quand il s'agit de veiller au bien-être du foyer et du business et j'essaie d'appliquer ces principes jour après jour. « Comment va Carmen ? » me demande-t-il, comme amusé par la réponse que je vais fournir. Mon air renfrogné lui donne une partie de la réponse et je complète malgré tout : « Elle est partie, d'accord ? Elle avait trop de secrets et elle est partie plutôt que de me dire un peu la vérité. » Et cette version de notre rupture est vraie. Moi aussi j'ai des secrets, mais je ne supportais plus qu'elle disparaisse des jours sans me dire où elle allait. Ses absences éveillaient ma suspicion qui provoquaient ses fuites, ça ne pouvait plus continuer. Mon père pose une photo sur la table basse. Je porte mon verre à mes lèvres : « Ta nouvelle copine ? » Je garde un grand respect et une affection sans borne pour Olivia. Malgré le divorce, elle est restée loyale et n'a jamais ne serait-ce qu'effleurer l'idée de nuire aux affaires de mon père. Même si elle n'approuve pas mon implication grandissante. Il esquisse un sourire carnassier : « Gwyneth Barclay. » Je ne peux pas cacher ma surprise. Ce nom, bien sûr que je le connais. Je sais bien ce qui est arrivé aux Barclay – et pourquoi – et qui a pris la suite. Mais à ma connaissance, la fille n'a jamais repris les rennes du père. Je ne sais même pas pourquoi il m'en parle. Je prends la photo, l'observe alors qu'elle a été photographiée à la va-vite. Je redoute sa demande, maintenant. Il reprend un air sérieux, limite sévère et là le couperet tombe : « Rapproche-toi d'elle. On se débarrasse d'un Barclay, un autre vient nous polluer le marché. Rapproche-toi d'elle et le moment venu, on mettra sa muselière à Aeddan Barclay. » Je ne sais pas jusqu'où il veut que j'aille. Ni pourquoi il me demande ça à moi. Est-ce délicat à ce point ? Je me perds quelques instants dans la photo qu'il m'arrache des mains en ricanant : « Tu es amoureux ou quoi ? » Je soupire en levant les yeux au ciel. Mon père me prend pour une sorte de playboy qui saute sur tout ce qui bouge et si je reste trois secondes sans répondre, il me dit touuujours ça. Alors que finalement, je n'ai même pas connu le corps d'une femme en dehors de Carmen. Que je ne reverrai pas de sitôt si j'en crois son : « Tu peux crever comme le gros con que tu es. »
Je secoue la tête puis lève les yeux pour croiser le regard attentif de mon père : « Si tu me le demandes, ça ne me pose aucun problème. Je la fais marcher tant que tu veux, et tu me diras ce qu'on en fait. Est-ce que tu restes pour dîner ? » Il se renfonce dans le canapé, satisfait et accepte l'invitation.
IMAGES FEU ARDENT
- Gwyneth BarclayKingdom Come
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Je te l'ai déjà dit, redit, reredit mais je suis tellement contente que tu sois là, que ce soit toi derrière le petit Noa. J'ai hâte de rp avec toi (comment ça, ça change pas de d'habitude? )
Bienvenue bienvenue bienvenue bienvenuuuuuue
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- Spoiler:
- Kai NortonReserve Unit
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Je pensais que ça suffirait comme message de bienvenue mais je tiens tout de même à te souhaiter officiellement une bien belle arrivée par ici ! Si tu as la moindre question, n'hésite surtout pas
- Stanley A. NovakI'm a Mother Fucker
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Bienvenue !
- InvitéInvité
MAIS SI NOUS ON T'AIME (oui déjà)
Bienvenue par ici, j'espère que tu te plairas parmi nous
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- Aeddan BarclayI'm a Mother Fucker
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Mon personnage, en 5 mots : Cabaret, art, trafic, machiavélique, violent
Quartier de résidence : Northeast
Carrière, métier ou job : Propriétaire du cabaret le Luxure
Études (passées ou en cours) : Etudes de commerce
Orientation sexuelle : Hétérosexuel(le)
Situation sentimentale : Célibataire (par choix)
Si tu fais du mal à ma nièce, ça ne sera pas cool pour toi
Bienvenue sinon
Bon courage pour ta fiche !!
Et hyper contente que tu ais craqué
- InvitéInvité
Ouh c'que t'es beau toi ! Non mais Adam Gallagher quoi !
Bienvenue parmi nous ! J'ai hâte de lire ta fiche
Ton avatar t'es automatiquement réservé jusqu'au 01/08 !
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- Noa JamesI'm a Mother Fucker
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Mon personnage, en 5 mots : Héritage ; Responsabilités ; Argent ; Manipulation ; Indépendance
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Carrière, métier ou job : Étudiant
Études (passées ou en cours) : Histoire de l'Art
Hobby : La lecture • Se promener avec Ellen • Les courses - spectateur et participant • Les jeux d'argent •
Orientation sexuelle : Hétérosexuel(le)
Situation sentimentale : Célibataire (par dépit)
Avec : Gwyneth, vu qu'il s'en rapproche par intérêt
Hanw merci all, vous êtes chouttitude
Aeddan, j'ai quand même tenu.... une journée !
À la base je voulais utiliser ce PV comme menace sur Joe : Fais gaffe ou jviens.... et je suis venue xD
Merci Tyler, je vais carburer
Aeddan, j'ai quand même tenu.... une journée !
À la base je voulais utiliser ce PV comme menace sur Joe : Fais gaffe ou jviens.... et je suis venue xD
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